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ZONE A

2009-2011

 

Exposition :

- Mai/Juin 2011, Festival international des Transphotographiques 2011 : Nord[s], Palais Rameau, Lille

Commissaire d'exposition : Ericka Weidmann

 

 

Art. R151-22 c. urb. : "Les zones agricoles sont dites "zones A". Peuvent être classés en zone agricole les secteurs de la commune, équipés ou non, à protéger en raison du potentiel agronomique, biologique ou économique des terres agricoles."

Les évolutions chimiques et machiniques de l'après-guerre, marquant la révolution agricole moderne, ont conduit à une transformation radicale et accélérée du paysage rural : remembrement des parcelles, arrachage des haies et disparition des bocages, aplanissement et drainage des sols, comblement des fossés et reconfigurations des chemins, grignotage des espaces boisés, pollution diffuse, érosion accélérée des sols et rupture des continuités écologiques...

 

La monoculture a plaqué son horizon uniforme sur le territoire, au gré des logiques inexorables de rationalisation de la production. Seuls quelques "îlots de verdure" subsistent, isolés, fébriles, perdus dans les immensités lunaires de l'openfield.

Ces espaces semblent des vides à traverser, à dépasser, voire à combler par le développement urbain : seulement enjambés ou transpercés par les lignes droites des réseaux divers reliant les villes aux villes. Le paysage apparaît telle une lymphe fantomatique dans laquelle baignent les banlieues résidentielles et leurs connexions - elle les nourrit de manière discrète, presque accessoire, tout en subissant l'impact continu de leur développement.

 

Prises en tenaille par les conséquences environnementales et paysagères des pratiques intensives d'une part, et par un étalement urbain suivant ces mêmes logiques de croissance et de standardisation d'autre part, les zones agricoles ne subsistent qu'à travers la froide géométrie foncière et cadastrale.

 

 

 

"La plaine est morne, avec ses clos, avec ses granges,

Et ses fermes dont les pignons sont vermoulus,

La plaine est morne et lasse et ne se défend plus,

La plaine est morne et morte - et la ville la mange."

                      Émile Verhaeren, extrait de "La Plaine" - Les villes tentaculaires, 1895

 

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