



Phusis II
2018-
"τὰ πάντα ῥεῖ καὶ οὐδὲν μένει" - fragment attribué au penseur grec Héraclite souvent traduit par "tout passe et rien ne demeure", ou encore "chaque chose flue" ou "tout coule", pour évoquer l'impermanence fondamentale du monde. En quelques mots, ce fragment invite à saisir par la pensée, si ce n'est par les sens, ce qui ne cesse de pousser et de croître, de circuler et de se transformer, de se dépenser et de s'éroder - ces flux imperceptibles mais pourtant incessants d'énergies et de matières à la surface du monde, des plus infimes aux plus cosmiques, que l'humain tente de juguler et de contrôler, voire parfois de mystifier lorsqu'ils le débordent.
On peut chercher à figer le temps, dans un instant dit "décisif" (Cartier-Bresson), mais on peut aussi chercher à entrevoir les divers rythmes qui composent le monde, à suggérer les durées plutôt que les instants, à enregistrer les traces laissées par la lumière des corps à travers l'espace et le temps : à figurer le mouvement, principe premier de tout ce qui existe, selon Héraclite.